La montée de l’extrémisme et de la violence, physique ou verbale, dans la société tunisienne, soulève de nouvelles interrogations sur les outils de prévention appropriés contre le discours de haine, notamment en milieu scolaire.
« Le choix d’opérer dans le milieu scolaire s’est imposé naturellement, car les jeunes sont à la fois les plus fragiles face au discours de haine mais aussi les plus aptes à apprendre à l’identifier et s’en défendre, » déclare Saloua Ghazouani, Directrice du Bureau d’ARTICLE 19 Tunisie.
Profitant de l’actuelle réforme de l’éducation, ARTICLE 19 se propose d’agir, en partenariat avec le ministère de l’éducation, pour la mise en place de deux outils didactiques dédiés à la liberté d’expression et à la prévention du discours de haine : un manuel pédagogique de sensibilisation au sujet, destiné aux enseignants et une plateforme interactive et éducative davantage orientée vers l’élève.
« Nous avons pensé en tant qu’organisation à utiliser les atouts propres à la jeunesse dans cette lutte contre le discours de haine ; Outre l’attrait des jeunes à la créativité, leur aptitude à utiliser Internet et les plateformes des médias sociaux doit être déployé à bon usage, » ajoute Saloua Ghazouani.
ARTICLE 19 Tunisie, en partenariat avec le Ministère de l’Education, a organisé du 18 au 24 janvier 2017, à Hammamet, une session de formation de formateurs à l’intention de 14 inspecteurs pédagogiques de différentes disciplines et différentes régions de la Tunisie. Les participants ont examiné les facettes de la liberté d’expression et sa corrélation avec la prévention du discours de haine, avec le concours de nombreux experts, universitaires, représentants de la société civile et des institutions étatiques (ARP, Gouvernement).
L’objectif à terme est l’élaboration du manuel pédagogique qui sera mis à la disposition des enseignants, leur offrant des fondations solides pour initier leurs élèves à la liberté d’expression et à la détection et la prévention du discours de haine.
« Les établissements scolaires doivent favoriser un environnement propice à l’épanouissement de la liberté d’expression des élèves, à travers des espaces dédiés mais aussi à travers le cursus officiel, » rajoute Saloua Ghazouani.