Suite au suicide du chômeur Ridha Yahyaoui à Kasserine , des manifestations en faveur de la dignité et de l’emploi ont été organisées à Kasserine avant de se propager à 15 autres gouvernorats. Certaines actions de protestation se sont heurtées à une réaction policière que les autorités justifient par la nécessité de réprimer des agressions violentes.
ARTICLE 19 soutient le droit de la population, et notamment de la jeunesse, à exprimer ses opinions et revendications à travers des manifestations et des actions de protestation.
« Le rétablissement du couvre-feu annoncé aujourd’hui par le gouvernement est un pas dans la mauvaise direction qui limite le droit de manifester protégé par la constitution et les standards internationaux des droits humains » souligne Mme Saloua Ghazouani, Directrice du bureau tunisien d’ARTICLE 19.
Le gouvernement tunisien est dans l’obligation positive de garantir aux individus le droit d’exercer leur droit de protester. La sauvegarde de l’ordre public peut uniquement être invoquée lorsque des protestataires menacent le fonctionnement même de la société ou les principes fondamentaux sur lesquels repose la société, tels que le respect des droits humains et l’État de droit.
« Les protestations non violentes, y compris les protestations spontanées, simultanées ou les contre-protestations, doivent être considérées comme une caractéristique essentielle de l’ordre public et non comme un danger de facto pour ce dernier, y compris lorsque la protestation provoque des désagréments ou des perturbations », a déclaré Ghazouani.
« Les autorités doivent respecter et garantir le droit de la population à manifester et l’intervention de la force doit se limiter à ce qui est strictement nécessaire pour préserver l’ordre public’’ souligne Mme Ghazouani.