À l’approche de l’élection présidentielle cruciale du 24 mars 2024, ARTICLE 19 en appelle aux autorités sénégalaises de préserver les droits de l’homme, en mettant particulièrement l’accent sur la liberté d’expression – un grand pilier de l’intégrité démocratique. Nous soulignons l’importance critique de protéger ces droits fondamentaux tout au long du processus électoral afin d’assurer une transition démocratique juste, transparente et inclusive.
« Le chemin qui a conduit à la fixation de l’élection présidentielle au 24 mars 2024 a été malheureusement jonché des atteintes préoccupantes à la liberté d’expression et des violations croissantes des droits de l’homme . Les autorités doivent garantir les libertés fondamentales et nous exhortons d’urgence toutes les parties prenantes à veiller à ce que le reste de la campagne électorale se déroule dans la plus grande paix, honorant les opinions divergentes et prônant la tolérance et la diversité.
À quelques heures de cette élection cruciale, nous appelons à un climat pacifique qui respecte l’intégrité du processus démocratique et de l’élection, garantit la liberté de vote et le libre accès à l’information sur le scrutin. » déclare Alfred Nkuru Bulakali, Directeur régional d’ARTICLE 19 pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest.
« Pour nous, il est impératif que les parties prenantes continuent à divulguer pro activement l’information qu’ils détiennent. Cela signifie aussi que médias ont accès à des informations fiables sur l’élection, leur permettant de remplir leur rôle vital en fournissant une couverture précise du vote. Cela signifie aussi que les observateurs, les témoins ont accès à toutes les informations et peuvent les vérifier et les divulguer dans le cadre de la loi sans obstruction ni contrainte ».
Alors que les candidats sont dans le dernier round de leur campagne pour l’élection présidentielle, des cas de violence ont été observés dans diverses villes et régions, notamment Dakar, Mbour et Kaffrine. Des affrontements entre partisans politiques ont conduit à la destruction de biens publics et privés, y compris des véhicules de campagne ainsi qu’une installation scolaire et causée des blessés humains parmi les militants.
Face à cette violence et à ces tensions, il est impératif que le gouvernement remplisse ses obligations de protéger et de promouvoir un environnement sûr pour que les candidats et les citoyens puissent participer à l’élection de manière équitable et pacifique.
ARTICLE 19 exhorte les autorités sénégalaises à prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des électeurs et du peuple sénégalais, conformément à de nombreuses résolutions africaines, notamment la résolution de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur les élections en Afrique – ACHPR/Res.433(LXV)2019, qui demande aux États parties à la Charte africaine de créer des conditions propices à des élections et référendums pacifiques, libres, équitables et transparents, permettant aux citoyens d’exercer leur droit de vote sans intimidation, violence ou autres obstacles, et de garantir la crédibilité du processus électoral, ainsi que de veiller à ce que les citoyens puissent exercer leur droit de vote dans une atmosphère sûre, exempte d’intimidation et de violence.
« En plus, l’internet joue un rôle important dans l’intégrité d’une élection. Le droit à l’internet doit être protégé. Nous invitons les autorités à maintenir l’internet ouvert et accessible le jour de l’élection et après. Toute tentative de répression ou de manipulation de l’accès en ligne constituerait une grave violation des principes démocratiques. Enfin, toutes les parties prenantes doivent faire barrage à la désinformation électorale et aux discours d’intolérance dans les médias, dans les espaces en ligne et hors ligne. Les faux récits sur l’élection, en particulier les sondages et les résultats des urnes non certifiés et entraver l’intégrité de l’élection, la confiance des citoyens et le vivre ensemble », a dit Alfred Nkuru Bulakali.
L’intégrité de l’élection du 24 mars dépend de l’engagement actif du gouvernement à respecter les droits de l’homme et les principes démocratiques. ARTICLE 19 invite également toutes les parties prenantes, y compris les acteurs politiques, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux, à travailler de concert pour respecter l’état de droit, protéger les libertés fondamentales et sauvegarder le processus démocratique au Sénégal.
Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
Maateuw Mbaye, Responsable de la Protection et de l’Espace Civique, ARTICLE 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest Email : [email protected] T : +221785958337
Aissata Diallo Dieng, Responsable de Bureau, ARTICLE 19 Sénégal/Afrique de l’Ouest Email : [email protected] T : +221338690322