ARTICLE 19 s’est joint à manifestation avec d’autres organisations de défense de la liberté d’expression et des droits humains – Amnesty International, Ligue Sénégalaise des Droits de l’homme (LSDH) et Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) – à Dakar le 27 octobre, pour demander la libération d’Aliou Sané, défenseur des droits de l’homme arrêté le 5 octobre et toujours en détention, ainsi que d’autres activistes actuellement détenus.
Selon les autorités, Aliou Sané avait été arrêté pour avoir participé à une manifestation non déclarée. Il est poursuivi pour ‘’actes ou manœuvres susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique ou de provoquer des troubles politiques graves’’.
Les manifestants qui ont pris part à cette manifestation avaient informé les autorités de leur intention de se réunir et de faire entendre leurs voix.
« Nous nous sommes rassemblés pour appeler le gouvernement sénégalais à libérer Aliou Sané sans condition, ainsi que toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Pour la sauvegarde durable d’un espace civique où les individus peuvent s’exprimer sans craindre la répression, le gouvernement sénégalais doit abroger les lois qui permettent des limitations abusives à la liberté d’expression », a déclaré Alfred Nkuru Bulakali, le Directeur Régional d’ARTICLE 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest
Nous demandons également des limiter les pouvoirs confiées aux autorités d’autoriser ou non des manifestations, et de criminaliser des opinions en utilisant des lois formulées de manière vague, telles que celles concernant le trouble à l’ordre public. Les autorités doivent tolérer les voix dissidentes. Toute limitation à la liberté d’expression doit être conforme aux normes régionales et internationales des droits de l’homme », a-t-il ajouté.
‘Aliou Sané n’est pas seul, et les autres derrière les barreaux pour avoir exprimé une opinion ne le sont pas non plus. ARTICLE 19 exprime sa solidarité à Alioune Sané et souligne qu’il n’a commis aucun crime selon les normes internationales des droits de l’homme qui protègent la liberté d’expression.
Ainsi, sa place est auprès de sa famille et parmi nous, ses collègues défenseurs des droits de l’homme, afin qu’il puisse continuer à défendre une société démocratique et des espaces publics ouverts à travers l’Afrique.
La marche pacifique [de nos organisations] était le signe de notre engagement continu en tant qu’organisations des droits de l’homme pour demander des comptes au gouvernement et [lui demander] d’honorer ses obligations régionales et internationales en matière de droits de l’homme de garantir effectivement la liberté d’expression et s’abstenir de criminaliser l’expression des opinions.
Alioune Sané fait partie du Mouvement Y’en a Marre ; il est membre du Conseil d’administration du Réseau ouest-africain des défenseurs des droits de l’homme (ROADDH) et coordinateur adjoint de la plateforme des Forces Vives de la Nation (F24).’
Aliou Sané a d’abor été arrêté à Cité Keur Gorgui le 29 mai 2023 alors qu’il tentait de rejoindre d’autres activistes politiques et de la société civile pour rendre visite à Ousmane Sonko, une figure de l’opposition, qui était alors interdit de quitter son domicile durant des semaines, bien que les autorités n’aient fourni aucune décision légale pour restreindre ses mouvements.’
Il a par la suite obtenu une liberté provisoire le 2 juin 2023 mais le Procureur a initié un appel contre la décision. A la suite d’une ordonnance de placement sous mandat de dépôt prononcée par la chambre d’accusation le 25 juillet 2023, il a été de nouveau arrêté le 5 octobre et placé sous mandat de dépôt en dépit du pourvoi introduit par son avocat contre cette décision devant la cour de cassation.
He was subsequently granted provisional release on June 2, 2023, but the Public Prosecutor initiated an appeal against the decision. Following a detention order issued by the investigating chamber on July 25, 2023, he was arrested again on October 5 and placed in custody, despite the appeal filed by his lawyer against this decision before the Court of Cassation.