A l’occasion de la célébration, le 28 septembre, de la journée du droit de savoir, ARTICLE 19 publie une étude sur l’accès à l’information dans le cadre de la lutte contre la fistule obstétricale à Tambacounda dans la région Sud Est du Sénégal. ARTICLE 19 lance en outre un appel aux autorités pour la consécration du droit d’accès à l’information à travers l’adoption d’une loi et l’amélioration de l’accès à l’information sur la santé de la reproduction des femmes.
Pierre angulaire des programmes d’ARTICLE 19 depuis son installation au Sénégal en 2010, l’accès à l’information, bien qu’étant un droit consacré par la Constitution sénégalaise n’est toujours pas concrétisé par une législation spécifique. Afin de promouvoir l’accès à l’information, ARTICLE 19 développe des activités pour jauger du niveau de compréhension et d’appropriation de ce droit et le faire connaitre davantage.
Dans le cadre du programme sur l’accès à l’information et la lutte contre la fistule obstétricale qui se déroule à Tambacounda depuis 2012, ARTICLE 19 a réalisé, du 24 au 28 mai 2014 une étude à Tambacounda, avec pour objectif d’évaluer le niveau actuel d’information, de connaissance ainsi que la prévalence et la prise en charge de la Fistule obstétricale. L’étude fournit également des informations de base pour la mise en œuvre d’interventions pertinentes dans le cadre de la lutte contre ce phénomène qui touche environ 400 femmes chaque année d’après les chiffres officiels.
L’étude s’est appuyée sur une enquête quantitative à travers un échantillon de 400 usagers identifiés au niveau des formations sanitaires pendant que 70 questionnaires ont été administrés au personnel médical.
Seuls 12% des personnes enquêtées ont déjà entendu parler de la fistule obstétricale et des moyens de prévention tels que le bannissement des mariages et grossesses précoces et des excisions.
Le personnel médical (36,5%) et la radio (33%) constituent les premières sources d’informations de la population enquêtée, d’où l’intérêt d’encourager le partage proactif de l’information car les populations vont rarement à sa recherche si elles ne savent pas qu’elle est disponible.
Force est de noter que malgré l’inexistence d’une loi sur l’accès à l’information, ce droit consacré par la constitution est connu par le personnel médical qui encourage et n’hésite pas à accompagner les patients pour qu’ils soient plus au fait de leur droits.
«La prévention et la prise en charge de la fistule obstétricale exigent un engagement politique de haut niveau des décideurs nationaux et organisations œuvrant en Santé de la Reproduction» souligne Fatou Jagne Senghore, Directrice Régionale de ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest.
En ce sens, il est essentiel que les structures gouvernementales et non gouvernementales définissent et mettent en œuvre des actions intersectorielles concertées, afin de promouvoir l’accès à l’information pour un meilleur changement de comportements en matière de santé maternelle.
Par ailleurs, ARTICLE 19 appelle le gouvernement du Sénégal à adopter une loi sur l’accès à l’information et à encourager davantage la culture de l’ouverture et du partage de l’information afin d’améliorer la santé de la reproduction dans la région de Tambacounda et sur l’ensemble du territoire.
Vous pouvez lire le rapport ici.
Note aux rédacteurs
Pour de plus amples informations, veuillez contacter Khadidiatou Diaw, Chargée Programme Accès à l’information, ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest
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