Le droit de savoir: les communautés déplacées assurent leur avenir au Kenya

Le droit de savoir: les communautés déplacées assurent leur avenir au Kenya - Transparency

In a dry field near the village of Maai Mahiu people sit among the tents of a camp for internally displaced persons. They arrived here after fleeing the post-election violence that followed the disputed 2007 national elections.

Summary

ARTICLE 19 a travaillé au Kenya avec des personnes qui ont été arrachées à leurs foyers par le conflit, la discrimination et la violence ethnique pour les aider à lutter pour l’amélioration de leurs conditions de vie. En formant les communautés déplacées à utiliser la Loi sur l’accès à l’information du Kenya, nous encourageons les déplacés internes (DI) à se renseigner sur l’aide et le soutien qui sont à leur disposition ; à s’assurer que les autorités tiennent leur promesses ; et à faire campagne pour avoir leur mot à dire dans les décisions qui les touchent.

La situation:

Des milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs foyers au Kenya pour différentes raisons, notamment la violence d’origine politique et ethnique, la sécheresse, les inondations, les projets de constructions et les disputes territoriales.

Le déplacement interne est un problème récurrent au Kenya. Les estimations indiquent que des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées en 2012. Les chiffres officiels montrent que plus de 660 000 personnes ont été déplacés dans leur pays pendant les violences qui ont suivi les élections de 2007 ; bien que l’on estime que 300 000 d’entre eux vivent avec des proches, des amis ou ont trouvé un logement en location dans une nouvelle région, un grand nombre d’entre eux demeure dans des camps de réfugiés.

Qu’est-ce que nous faisons:

ARTICLE 19 a travaillé avec les communautés déplacées dans la région de Nyanza. Nous avons travaillé pour accroitre la prise de conscience au sujet du droit à l’information et former les familles sur la manière dont elles peuvent utiliser les lois sur le droit à l’information au Kenya pour améliorer leurs conditions de vie et faire campagne pour des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées.

La région de Nyanza abrite une importante population de déplacés qui se trouvait initialement dans la vallée du Rift et dans les régions centrales en 2007.  Lorsque les violences ont éclaté, de nombreuses personnes sont retournées dans la région de Nyanza qui était leur terre ancestrale. Pour cette raison, beaucoup d’entre eux ne sont pas officiellement reconnus comme des déplacés internes (DI) par le gouvernement ; ils sont considérés comme « intégrés » car ils ont des liens familiaux avec la région. Ces communautés ne sont pas inclues dans les bases de données officielles de l’État et par conséquent, elles sont fréquemment exclues des initiatives et des avantages mis en place par le gouvernement pour soutenir les personnes déplacées.

Étude de cas:

Joseph Cheruyot est un chef de communauté du camp de DI de Majani Mingi.

Il a été forcé de quitter sa maison dans la forêt Mau après avoir été expulsé.

 « La [formation] sur le droit à l’information m’a aidé à connaître mes droits et les droits des personnes que je représente. J’ai maintenant une formation pratique sur l’IDP Act (Loi sur les déplacés internes), ce qui est très important. »

« Une réussite est le fait que j’aie pu recueillir des informations que j’ai utilisées pour demander de l’aide au gouvernement. C’est arrivé au meilleur moment de ma vie, quand j’avais vraiment besoin d’information. C’est une bonne initiative car il n’est jamais facile de trouver quelqu’un qui soit prêt à vous donner des informations gratuitement. »

Depuis qu’il a suivi la formation d’ARTICLE 19 sur le droit à l’information, Joseph s’est réinstallé à Nakuru avec sa famille et son groupe communautaire.

Henry Maina, directeur d’ARTICLE 19 Afrique de l’Est, a donné des précisions sur les défis auxquels les gens qui ont été déplacés au Kenya font face et sur les motifs qui ont poussé ARTICLE 19 à développer ce programme de formation.

« Des communautés entières ont été forcées de quitter leurs foyers. Elles rencontrent de grandes difficultés dans leur  quête de réinstallation, car elles manquent souvent des informations et des connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées et s’attaquer à leurs problèmes. La formation a été conçue pour les aider à comprendre l’IDP Act 2012 et utiliser cette loi pour se réinstaller. Le manque d’information a été le principal obstacle pour un grand nombre de personnes. Cela signifie qu’ils luttent pour pouvoir participer de façon significative au processus démocratique et influer sur les grandes questions qui affectent leurs vies. »