ARTICLE 19 est préoccupée par la sécurité de Alagie Abdoulie Ceesay, Directeur de Taranga FM, une radio communautaire située à Sinchu Alhagie, un village dans le district du Nord Kombo, à environ 15 kms de la capitale Banjul.
“Nous sommes troublés par la disparition de Alagie Abdoulie Ceesay, qui a disparu depuis maintenant 10 jours sans aucun contact avec sa famille ou ses collègues,” souligne Fatou Jagne Senghor, Directrice Régionale de ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest.
Le 2 Juillet, Alagie Ceesay, directeur de la radio communautaire Taranga FM était dans sa maison, non loin de la radio, quand un ami est venu l’informer que deux hommes en civil étaient à sa recherche à la station de radio. Quand Ceesay est allé à leur rencontre, son ami a essayé de suivre la conversation mais les deux hommes l’ont sommé de s’en aller.
Depuis, les membres de la famille ont constaté que Ceesay avait été conduit dans une Mishubishi Pajero noire, aux vitres teintées et sans plaque d’immatriculation vers une destination inconnue.
Le lendemain de l’incident, les proches de Ceesay sont allés à la Police de Banjul et au siège de la National Intelligence Agency (NIA), mais se sont vus signifiés que Ceesay n’était pas en détention dans leurs locaux. Les membres de la famille ont alors contacté l’Union de la Presse Gambienne (GPU) qui a rapporté les faits à la police et a fait une déclaration demandant aux autorités “d’enquêter et de s’assurer que Ceesay retrouve sa famille et son équipe.”
Contacté par ARTICLE 19, David Kujabi le Responsable des relations publiques de la Police de Banjul a assuré que “Ceesay n’était pas détenu par la police” et que si c’était le cas, la famille aurait été autorisée à lui rendre visite. Par la suite, ARTICLE 19 a contacté la NIA qui n’a pas non plus apporté de réponse.
Selon d’autres sources locales proches de la famille et certains proches qui ont parlé à ARTICLE 19, ils croient que Ceesay est détenu à la NIA et craignent dans ce cas pour sa sécurité.
Taranga FM est l’une des rares stations de radio en Gambie qui fournit des informations aux communautés locales en traduisant les nouvelles de la presse écrite dans les principales langues locales. Depuis Août 2012, la radio a été fermée à deux reprises par les autorités et a été sous la surveillance constante de l’appareil de sécurité de l’Etat.
Compte tenu de la constante répression des voix, en particulier celles des journalistes et des défenseurs des droits humains en Gambie et le manque de redevabilité des services de sécurité, la violence contre la liberté d’expression a ancré l’impunité et muselé la plupart des voix dans le pays.
“La disparition de Ceesay intervient à un moment où le cas de Ebrima Manneh, un autre journaliste disparu il ya neuf ans n’est toujours pas élucidé. Nous appelons les autorités à fournir des informations sur son sort et d’assurer sa sûreté et sa sécurité, » a ajouté Fatou Jagne Senghor.
ARTICLE 19 condamne fermement les violences contre les journalistes et les défenseurs des droits humains en Gambie et la violation arbitraire du droit à la liberté de mouvement d’Alagie Abdoulie Cessay.
ARTICLE 19 demande aux autorités gambiennes de fournir des informations sur le sort de Ceesay et de le libérer.
ARTICLE 19 demande à la Rapporteuse spéciale sur la liberté d’expression de la CADHP et à l’ONU de soulever d’urgence la question avec le gouvernement.
NOTE Aux Rédacteurs:
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