ARTICLE 19 condamne fermement l’atteinte flagrante à la liberté de la presse en Algérie suite à la condamnation aujourd’hui du journaliste Khaled Drareni à deux ans de prison par la Cour d’appel d’Alger. Drareni a été arrêté en mars 2020 après avoir filmé une manifestation anti-gouvernementale. Il avait été condamné en première instance à trois ans de prison. Nous demandons la libération immédiate de Drareni et l’annulation de sa condamnation. Cette dernière constitue une violation, non seulement des normes relatives aux droits humains, mais également aux dispositions de la Constitution Algérienne.
La directrice régionale d’ARTICLE 19 MENA, Saloua Ghazouani, déclare que :
» Le seul « crime » de Drareni consistait à faire son travail de journaliste. Les journalistes jouent un rôle essentiel dans l’information du public, en particulier en période de protestation. Les efforts du gouvernement algérien pour la répression, non seulement des manifestants, mais également des journalistes demeure un revirement inquiétant de son engagement en faveur d’une réforme démocratique ».
Drareni, est un journaliste algérien indépendant et rédacteur en chef du média en ligne CasbahTribune. Il a été détenu depuis le 29 mars 2020 pour avoir couvrir une manifestation faisant partie du Hirak et appelant à une réforme démocratique en Algérie. Le 10 août 2020, il a été condamné à trois ans de prison ferme pour « incitation à un rassemblement non armé » et « mise en danger de l’unité nationale ». Lors de son arrestation, Drareni a été contraint de fournir le mot de passe de son téléphone portable, menaçant ainsi le droit à la protection des sources. Drareni a été jugé aux côtés de deux militants, Slimane Hamitouche et Samir Belarbi, qui ont fait face à des accusations similaires pour leur implication dans le mouvement du Hirak mais qui ont été par la suite libérés.
Saloua Ghazouani ajoute que :
» L’emprisonnement des journalistes, militants et manifestants simplement pour avoir exercé leur droit à la libre expression en Algérie doit cesser. Il est temps que le gouvernement prenne des mesures pour un véritable changement, au lieu de criminaliser ses dépréciateurs ».